Accéder au contenu principal

Les nouvelles de la Mission de Gishiha - Qui était le Pasteur Barankitse?

Le Prédicateur Prosper Iyakaremeye, nous parle, pour le compte de sa famille et de sa communauté de son Grand-père, le Pasteur Barankitse INTRODUCTION
L’homme dont nous vous présentons la petite biographie n’est pas seulement notre père, notre grand père, il est plutôt le grand père, le « sogo » d’une grande communauté chrétienne pentecôtiste du Burundi. On avait l’habitude de l’appeler ici et là notre grand-père « sogokuru wacu ». il a été le père spirituel de plus d’une personne, le mentor de plus d’un serviteur de Dieu. Il a inspiré des vies des ministres et des ministères. Même s’il n’est plus avec nous, sa vie et son témoignage restent en mémoire de sa grande famille biologique et chrétienne. Il est mort, il se repose auprès se son Maitre qu’il a tant aimé et servi, mais son œuvre, ses paroles restent vivants, actifs inspirant et encourageant plusieurs vies. Certains de ses dires et ses ses actions sont devenues des maximes inspiratrices et le resteront pendant longtemps.
Ces petites pages présentent sommairement la vie d’un monument dont nous avons la grace de côtoyer, notre père, grand-père biologique et spirituel, notre berger dont nous sommes issus, le Pasteur BARANKITSE Joseph, alias RUHINDANYA. Il a fait notre fierté. Notre prière est que ce traité, petit soit-il, puisse inspirer tout lecteur désireux de servir Dieu en Esprit et en vérité.
Un grand travail pouvait avoir été fait mais hélas beaucoup de limites ne nous l’ont pas permis. Mais tant que nous vivrons, nous incarnerons toujours les vertus et les valeurs de ce brave homme de Dieu.
  1. NAISSANCE ET FAMILLE.
C’est à KIYAZI en commune de VUGIZO que MUHAMYI et NITIRABIRWA donnent naissance à BARANKITSE Joseph en 1916. Ils étaient adorateurs de KIRANGA comme presque tous les barundi d’alors. Jeune, il vit loyalement auprès de son père qu’il était  appelé à suppléer des fois lors des travaux forcés imposés par les blancs. Il aimait nous expliquer qu’une des raisons pour lesquelles il avait un problème d’audition dans sa vieillesse était  qu’il avait été beaucoup giflé par les belges colonisateurs. Il se marie avec NGENDA Madeleine de KIYAZI même et eut dix enfants avec elle dont quatre seulement sont encore en vie. NGENDA Madeleine s’en alla auprès du Seigneur en 2007 onze ans avant que « Sogo » le rejoigne. Ils avaient un foyer heureux qui,  pendant les premiers jours,  a connu des problèmes d’enfants car sa femme a eu beaucoup de fausses couches avant d’avoir le premier garçon, SINARINZI, littéralement « je ne le savais pas », nom qui exprime soulagement après long découragement. Nous nous rappelons de douces conversations qu’on avait l’habitude d’entendre Sogo et sa chérie Madeleine faire dans leur chambre alors qu’on était encore dans le salon après la prière familiale.
  1. SA CONVERSION.
Les premiers missionnaires pentecôtistes suédois atteignent KAYOGORO le 2 Mai 1935. BARANKITSE est l’un des premiers chrétiens baptisés à KAYOGO où il a même célébré son mariage dont nous parlions ci-dessus. Ils étendirent leur œuvre vers KIYAZI , KWIRUNDA etc.  Le premier évangéliste de ces régions était Samuel KAREKEZI arrivé en 1937. Alice KIJLBERG fut la missionnaire blanche à œuvrer dans cette région de BUKURIRA ces années là.  Sogo avait l’habitude de parler constamment d’elle, preuve que cette brave blanche l’avait inspiré sur plus d’un plan de sa vie. Il fut converti vers
  1. SA VOCATION.
Après avoir accepté Jésus comme son sauveur et son Maitre, il fut d’abord aide-évangéliste à KIYAZI, sa région natale. Vers les années 1954, il est envoyé défricher le champ de MURESI  en commune MAKAMBA avec SINDABATEYE Tite. Il était alors évangéliste. Il n’était pas facile de prêcher de Jésus à ce temps là surtout qu’avec les pentecôtistes, il ne fallait même pas boire l’alcool « inzoga ».  Dieu se manifesta puissamment à travers ses serviteurs en faisant par leurs mains des miracles. Sogo nous apprend que pendant ces moments des malades étaient miraculeusement guéris, des démons chassés, une stérile donne naissance, un paralytique marche.
Alors qu’il nous parlait de sa vie, il nous a appris qu’il a seulement fait un mois à MURESI comme évangéliste et dut aller commencer une autre église à SIZA à quelques Km de MURESI. Le travail était très vaste et les moyens financiers étaient très réduits. Ils devaient endurer la pauvreté et rester fidèle à la vocation leur adressée par le Seigneur. Il n’était pas payé car l’Eglise leur donnait, comme aujourd’hui encore, ce qui est appelé littéralement « un savon », petite somme qui ne peut servir qu’à laver les  quelques vêtements d’un serviteur de Dieu. Il a une fois demandé la permission pour aller chercher un peu d’argent et retourna, nous disait-il un jour, main bredouille car selon lui, Dieu ne voulait pas qu’il laisse le travail pour d’autres fins. Dans sa vieillesse, il était très reconnaissant de son  niveau actuel de vie.
C’est d’ailleurs à cause de cette vocation de servir dans la partie de MAKAMBA qu’il dut quitter Bukurira avec sa famille pour venir vivre à  GIKOMBE où il resta jusqu’à sa mort.
  1. SON BAPTEME DANS LE SAINT-ESPRIT.
Les missionnaires pentecôtistes insistaient beaucoup sur le baptême dans le Saint Esprit comme une deuxième expérience à faire après la nouvelle naissance. C’est ainsi que dans les réunions pentecôtistes, il y a toujours un moment d’appeler ceux qui veulent donner la vie au Seigneur, ensuite ceux qui veulent être baptisé dans le Saint Esprit ainsi que pour les malades et/ou d’éventuelles requêtes. Le signe du baptême dans le Saint-Esprit est le parler en langues. On ne peut pas dire qu’on a été baptisé dans le Saint Esprit si on n’a jamais parlé en langues au moins une fois. Tel était aussi l’enseignement radical des missionnaires pentecôtistes suédois.  
Sogo n’a pas expérimenté très rapidement le baptême dans le Saint-Esprit juste après sa conversion. Après avoir suivi les exhortations de Thomas WINNBERG alias FUMBERE qui leur enjoignait de  chercher à mettre leur vies en ordre en vue de préparer leurs cœurs à la réception de ce puissant baptême,  Sogo, rentré à la maison eut une vision pendant la nuit. Dans cette vision, il reçut un ordre de demander pardon à sa femme et de se pardonner mutuellement. Selon son témoignage, il avait maltraité sa femme qui n’avait pas mis au monde  tôt à cause des fausses couches répétitives. Après avoir réglé ce problème avec sa femme, il connut l’heureuse expérience tant désirée. Après avoir expliqué aux chrétiens de SIZA comment recevoir le Saint-Esprit, il fut embrasé par le feu du Saint-Esprit alors qu’ils priaient pour les autres. Il parla en en langues en même temps que d’autres filles même de SIZA. Il nous raconta qu’il a un jour parlé même en suédois quand il suivait une formation biblique à UVIRA. A la sortie de la réunion, un missionnaire suédois le salua et lui donna le sens du message qu’il avait donné en suédois. Jusqu’à sa mort, on avait l’habitude de l’entendre parler en langues même en dehors de l’Eglise. Il était un pentecôtiste fondamental.
  1. DES MIRACLES DANS SA VIE  DE MINISTERE ET DE FAMILLE.
La vie de Sogo a été caractérisée par beaucoup de miracles. Comme nous l’avons déjà souligné, au cours de son ministère, il a expérimenté plus d’un miracle à l’instar de ceux des Actes des apôtres (guérisons, exorcismes, etc). Rescapé de 1972, alors qu’il dirigeait plus d’une église à cause de la pénurie des serviteurs de Dieu suite à la mort et à l’exil, il devait travailler durement dans les différents succursales. Un jour, nouus dit-il, qu’ils avaient sainte cène à MURESI, un homme décida d’aller les perturber et fut aveuglé en cours de route sans atteindre son objectif.
Une autre fois, des hommes s’organisèrent et allèrent chercher des gris-gris pour mettre fin à sa vie. Ces hommes furent prévenus par celui qu’ils consultaient que s’ils continuaient d’en vouloir à Sogo, ils mouraient à sa place. Mielleusement, ils sont morts avant lui.
Alors qu’une grande sécheresse sévissait dans la région et qu’on n’avait plus d’eau, Dieu ouvrit un puits d’eau dans le domaine de Sogo épargnant à sa famille de faire de longue distance à la recherche d’eau. Sa vie tant ministérielle que familiale était remplie de tant de témoignage qu’on ne saurait les donner tous ici. Le Dieu de Sogo n’était rien d’autre que le Dieu d’Elie et Daniel. Le Dieu de sogo Joseph était le même que celui de Joseph de la Bible.
Dieu le bénit par une longévité en réponse à une prière qu’il aurait faite en temps de crise promettant à Dieu de le servir aussi longtemps qu’il vivrait. Nous avions l’habitude de l’entendre rappeler à Dieu cette promesse pendant la prière familiale au cours de laquelle il avait l’habitude de citer les noms de tous les membres de sa famille en général et de ceux qui sont en difficultés particulièrement.
  1. DES EGLISES ISSUES DE SON ŒUVRE.
Alors qu’il fut pionnier dans l’évangélisation de la partie communément appelée BURAGANE de GISHIHA, il a littéralement donné naissance à toute une communauté pentecôtiste de la région. Actuellement, dans cette partie de l’Eglise de Pentecôte de GISHIHA se trouvent 9 succursales dirigés par 15 pasteurs. Ces succursales comprennent plus de 40 chapelles dirigées par une centaine d’évangélistes avec des milliers de chrétiens pentecôtistes. Quelle œuvre grandiose. Presque tous les pasteurs  actuels de GISHIHA étaient ses fils et petits fils dans le ministère et /ou dans la foi. Il était souvent rayonnant de la joie apostolique quand il se trouvait devant ces multitudes issues de ses combats et ses labeurs spirituels. Plus de huit fois, nous a –t-il un jour confié, il a failli mourir de faim en cours de route à la recherche des âmes lors de l’exercice de son ministère. A leur temps, quand, après la prière, il se rendait compte qu’une personne était absente au culte, à la réunion, il se mettait souvent en route pour aller s’assurer de la cause de son absence. Quel zèle !
  1. SON TESTAMENT ET SA MORT.
Après avoir donné quelques instructions à ceux qui étaient autour de lui, il rendit  triomphalement son âme la nuit du 25/7/2018 vers 21h entouré de quelques uns des membres de sa famille. Il venait de recommander, quelque temps avant sa mort, ce qui suit :
  • Ses enfants doivent aimer Dieu et s’aimer mutuellement sinon ils seront  ridiculisés dans la vie.
  • La prière doit rester au centre de la vie de tout chrétien et des serviteurs de Dieu en particulier.
  • Les diacres doivent se donner pour la vie spirituelle de l’Eglise en effectuant des visites dans les différentes familles et en  donnant des conseils.
En outre, il avait donné divers messages destinés à certaines églises qui n’étaient plus ferventes dans l’œuvre de Dieu. 
Ses derniers propos laissaient entendre qu’il voyait bel et bien le beau pays qu’il allait hériter !
Nous n’oublierons jamais ce grand homme de Dieu qui nous a si marqué par ses paroles et actions.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'Église de pentecôte au Burundi – Année 2010

L'Église de Gishiha (photo d'archive) Grâce aux frères bien aimés, nous sommes en mesure de vous donner les renseignemets à notre disposition. Nous espérons qu'ils vous fortifierons et motiveront votre intercession pour l'œuvre de Dieu au Burundi et dans la région. L'Église de Gishiha en province de Makamba date des années 1960. Églises de pentecôte du Burundi: Actualités Selon un récent rapport de la Communauté des Églises de Pentecôte du Burundi (CEPBU ), cette Église compterait une quinzaine d'églises à travers tout le Burundi. Celles-ci auraient à leur tête 26 Pasteurs principaux. Cinq églises sur les quinze compteraient plus de 50. 000 membres dont deux avec plus de 90 . 000 membres. Selon le même rapport l'Eglise de Pentecôte du Burundi compte plus de 800.000 mille âmes. Église du Burundi ne cesse de s'agrandir. Si nous prenons l'exemple de l'Église qui en était au stand zéro en 1930 et 22

Kurikirane intahe, imburi n'inyigisho ku Muco wera TV

UMUCO WERA TV - YouTube  

Le retour du Christ (II)

La chronologie des événements Nous n’avons pas de précisions quant à la date exacte du retour du Christ . Nous savons toutefois qu’il s’opérera en deux temps . Dans un premier temps le Christ descendra du Ciel et rencontrera l’Eglise (les morts ressuscités et les chrétiens enlevés vivants) dans les airs. Cet événement sera pacifique, par contre le contexte qui prévaudra en ce moment sera assez tendu. L’escalade ne fera que s’accélérer en s'agravant ce qui aboutira à une confrontation armée extrêmement meurtrière 1 qui se soldera par la victoire de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le prophète Zacharie, entre autres, fait la description exhaustive du jour de l ‘Eternel au chapitre 14. Il établira alors le royaume de mille ans sur terre. Ce ne sera pas la fin...suivez nos éditions ultérieures. Il faut retenir que lors de l’enlèvement de l’Eglise, le Christ ne mettra pas son pied sur terre! Nous serons enlevés dans les nuées, à sa rencontre dans les airs (voir 1 Thessal.4 :16). « Veuille